Côte d’Ivoire : Interview 4ème partie, Monsieur Koffi Bi Amany (analyste politique) : « les alliances politiques sont obtenues le plus souvent sur la base d’un manque de sincérité »

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unite.ci : Universitaire, ancien homme politique reconverti en acteur de la société civile très éclairé et s’offre en éclaireur. Monsieur Koffi BI Amany continue de croquer l’actualité socio-politique de son pays, la Côte d’Ivoire et du continent africain. Dans cette 4ème partie d’une série d’interview qu’il nous a accordée, ce bouillant cadre ivoirien natif de la région e Sinfra  après avoir passé au peigne-fin le modèle politique ivoirien, jette un regard critique sur la crise politique actuelle au Mali…

 

Nando Dapa  : Jusqu’ici vous suggérez un nouvel ordre politique pour sortir la Côte d’Ivoire et l’Afrique des spirales infernales d’instabilités socio-politiques. Ne pensez-vous pas que vos orientations seront difficilement réalisables. Dans le cas contraire, comment entendez-vous les mettre en œuvres ?

 

Koffi Bi Amani : Vos observations et questions me semblent pertinentes.

Concernant votre observation, je voudrais vous dire que rien n’est impossible à Dieu. Il transforme selon sa volonté, tout ce qui est humainement impossible en possible. Il y a un peu plus de trente(30) années, personne en Côte d’Ivoire ne pouvait parier sur l’accession du front Populaire Ivoirien (FPI) au pouvoir d’Etat au moment où le parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) était pimpant, rayonnant et brillait de mille feux. Dieu a pourtant crée les conditions de son accession au pouvoir. Voici comment, de sa main invisible Dieu conduit chacun de nous vers l’accomplissement de la mission qu’il lui confit.

Votre question pose le problème du mode d’accès au pouvoir, parce-que, on ne peut pas mettre en application ses idées si l’on n’accède pas au pouvoir d’Etat. J’aurais pu vous répondre simplement que seul Dieu sait qui, il choisit et comment il amène à accéder au pouvoir d’Etat et, peu lui importe le mode d’accès qu’il aura choisi pour lui. Mais, nous sommes dans un monde rationnel où cohabitent l’état de nature et l’Etat de droit ou si vous voulez, le droit naturel et le droit artificiel qui lui, émane des hommes pour justement atténuer les effets contradictoires du droit naturel. C’est d’ailleurs pourquoi, il existe deux modes d’accès au pouvoir d’Etat. Le mode extra-légal et le mode légal.

Les humains que nous sommes, avons conventionnellement choisi le mode légal d’accès au pouvoir d’Etat, pour mener une vie harmonieuse au sein de la société basée, sur la sécurité à travers l’acceptation par chacun de nous de la limitation de sa capacité, de son pouvoir, de sa liberté, qui de toute façon renvoient à la même réalité. A ce titre, nous avons tous, accepté la voie des urnes comme mode d’accès au pouvoir d’Etat.

Malheureusement, dans la pratique du pouvoir d’Etat, certains oublient que l’harmonie au sein de notre société résulte d’une convention qu’ils détruisent en retombant dans notre état de nature entrainant par la même occasion dans cet état de nature, la population, conduisant à la rupture de la convention sociale. Dès lors, la liberté n’a plus de borne, tout comme le pouvoir, et le droit qui appartiennent à tous les individus puisqu’ils sont des dons de la nature aux hommes.

Ainsi naissent les révolutions par exemple comme celles de 1789 en France contre la monarchie et celle de Cuba qui conduisit le 1er Janvier 1959 à la fuite du Président Fulgencio Batista au moment de la chute de Santa Clara, ou tout près de nous comme, les révoltes populaires au Burkina-Faso, en Tunisie, ou en Algérie , ou au Soudan. Dans d’autres cas, par anticipation à la déflagration sociale on assiste à des coups d’Etat militaires.

En tout état de cause, à l’exception des révolutions, qui tendent à disparaître d’ailleurs, les révoltes populaires ou coups d’Etat militaires sont transitoires au vu de la nécessité de vivre ensemble dans l’harmonie et prennent fin avec l’organisation d’élection qualifiée de sortie de crise, démontrant de ce fait que la voie des urnes comme mode d’accès au pouvoir d’Etat, fait désormais partie de notre culture et partant, de notre civilisation.

 

 Nando Dapa  :  Quelle est justement votre position par rapport à une transition au vu de la situation politique de notre pays ?

Lorsqu’on parcourt les réseaux sociaux, on se rend compte que l’opinion nationale milite en faveur d’une transition par crainte d’une possible déflagration. C’est donc à ses yeux un moyen d’anticipation sur des éventuelles crises sociales. Pourquoi se’ sent-elle obligée de réclamer une transition ? c’est parce que l’Etat de nature a justement pris le pas sur l’état de droit dans la gestion des affaires de l’Etat rompant du coup la convention sociale qui est destinée à nous garantir une vie harmonieuse dans la société. Et, par mesure d’anticipation sur une crise sociale, en attendant de redéfinir un nouveau type de contrat social, tous acceptent une période pendant laquelle ils se mettent ensemble pour gérer le pouvoir d’état.

Mais, de quelle transition parle-t-on puisqu’il y a plusieurs types. Il y a la transition civile, et la transition militaire.

Nando Dapa  : Expliquez-nous

  1. Transition civile

Il faut à ce niveau faire la distinction entre la transition politique et celle créée à la suite d’une révolte populaire.

  • Concernant la transition politique

Dites-moi, quel parti politique en exercice accepterait-il librement une transition avec son opposition ce qui signifie un partage de pouvoir avec cette opposition? Cette situation le génèrerait énormément dans ses stratégies de conservation du pouvoir. C’est simplement utopique. Certains partis de l’opposition qui réclament la transition l’auraient-ils accepté s’ils étaient au pouvoir ? Par principe ; Non ! Et alors? Le FPI, à l’époque la accepté par contrainte et sous la pression de cette communauté internationale partiale qui s’est camouflée sous le manteau d’arbitre. Que les gens arrêtent alors de réclamer une transition qu’ils auraient refusé sans état d’âme s’ils étaient eux-mêmes au pouvoir à moins d’arriver à un équilibre des forces qui contraint le parti au pouvoir à un partage de pouvoir.

Concernant la transition issue d’une révolte populaire ou même d’une révolution

Je suis au regret de constater que les révoltes populaires finissent généralement de gré ou de force entre les mains des militaires, à l’exception de quelques révolutions contemporaines comme celle de Cuba ou de l’Iran menées respectivement par des civils tels que Fidel Castro(Avocat), Ernesto Guevara(Médecin) et de guides religieux(Ayatollah Komeyni).

La révolution Française de 1789 n’a pas échappé à cette règle, tout comme les révoltes populaires du Burkina-Faso, de la Tunisie, de l’Algérie et du Soudan.

En effet, pendant une dizaine d’années, le temps qu’a duré la révolution française, elle n’a été conduite que par des orateurs, tels que Marat, Mirabeau, Vergniaud, Danton, Guy Roux, Robespierre etc, à travers les ‘’clubs’’ comme les Jacobins et les Girondins. Aux vus de de son enlisement et des assassinats ciblés qui avaient cours et qui ont été érigés en mode de gestion de pouvoir, cette révolution a fini par ouvrir ses bras, (grâce à la complicité par instigation et active de certains membres des instances dirigeantes de la révolution) au coup d’Etat militaire du Général Napoléon Bonaparte organisé du 08 au 09 Novembre 1799.

Concernant les révoltes populaires en Afrique de ces dix dernières années, les populations ont eu raison du pouvoir en place mais, les transitions ont été assurées par les militaires qui ont placé tout le processus électoral sous leur contrôle avec la possibilité de placer à la tête du pays, l’homme de leur choix qui n’est pas forcément celui de la révolte populaire. Dites-moi, à quoi servent donc les révoltes populaires si c’est pour se faire arracher par la suite le pouvoir par les militaires ? C’est un peu comme, le cas, du Guépard qui pique un sprint d’au moins 150 km/h sur une bonne distance et se voit à la fin, déposséder de son butin par une meute d’hyènes et se retrouve par la suite, le ventre vide ; Encore que dans son cas, il réussit d’autres essais qui lui évitent de mourir affamé.

Nando Dapa   : Comment explique-t-on cette situation ?

En effet, les révoltes populaires prennent forme, lorsque les dirigeants au pouvoir, font appel à l’Etat de nature pour faire prévaloir le droit naturel sur le droit artificiel qu’est le droit positif. Dans ce cas précis, interviennent les orateurs de la révolte populaire qui à leur tour font usage de certains principes du droit naturel en engageant une véritable épreuve de force avec le pouvoir ; Cette situation crée une insécurité généralisée qui amène les militaires à prendre le pouvoir au vu de l’incapacité des orateurs à se défaire à un moment donné de leur état de nature.

  1. Coup d’Etat et transition militaireD’une façon générale, un coup d’Etat militaire comporte deux parties. Une partie
  2. visible et une partie invisible.
  • La partie visibleElle est composée de ceux qui viennent porter l’information de la prise du pouvoir d’Etat par l’armée ( et par voie de conséquence, la suspension des institutions de l’Etat) et de ceux qui assurent la transition militaire à travers un gouvernement dit d’union nationale dans lequel cohabitent le plus souvent militaire et civils. Certes, ce gouvernement peut résulter d’une union mais, est-ce pour autant qu’il est uni ?
  • La partie invisible

Elle est composée des instigateurs du coup d’Etat. Ceux-là réfléchissent, orientent et sont les pourvoyeurs de moyens concourant au succès du coup. Vous pouvez dès lors, comprendre aisément, le caractère hétéroclite de cette partie invisible où les membres ne sont d’accord que sur un seul point qui est celui de faire partir du pouvoir d’Etat, le régime en place, mais en réalité, où chacun des membres veut utiliser les autres membres pour accéder au pouvoir d’Etat. Il est de ce fait, transféré au sein de cette partie invisible, l’esprit politique (fait de duplicité) des partis politiques. Ainsi donc, chacun des membres de la partie invisible a, son ou ses représentants dans le gouvernement d’union nationale ou de transition (selon son influence) en vue de protéger ses intérêts. Dans le cas où, ses intérêts sont menacés au point de compromettre gravement sa stratégie de conquête du pouvoir, il active ses représentants dans la partie visible et organise en cas de nécessité un autre coup d’Etat, ou, font arrêter pour trahison les représentants et leurs mandants de la partie invisible. En cas d’échec, certains, trouvent refuge dans les pays voisins ; Ce qui présage d’un lendemain tumultueux.

Avec la transition militaire, on n’est jamais sûr de rien. Il règne tout au long de cette transition et même après, dans certains cas, une réelle incertitude sur la vie de l’Etat et partant une réelle menace sur la paix à cause des intérêts divergents des amis d’hier.

Au vu de ce qui précède, on se rend bien compte que, tout coup d’Etat militaire a pour objectif de dégager tout parti au pouvoir, dans le but de faire émerger à travers l’organisation d’une élection de sortie de crise un autre parti politique malheureusement nourrit à la même sève de duplicité et de manque de vertu que le précédent qu’il remplace.

Je m’interroge alors. A quoi sert une transition politique ou militaire si, elle est faite uniquement dans le but de changer un régime pour un autre ? Par contre, je milite pour une autre forme de transition.

Nando Dapa   : Laquelle ?

Elle pourrait intervenir lorsque la population aura pris conscience de sa situation et exprimera sa volonté de changement réel à travers son suffrage qu’elle accordera à un candidat de mission (de préférence indépendant) non habité par la volonté de conservation du pouvoir et qui placera volontairement et librement son mandat sous l’égide de la transition afin de jeter les bases du vrai changement avec la population (toutes les élites de la nation, les chefs de village, les hommes de Dieu sans exclusion, toutes les associations et mouvement de jeunesses des zones urbaines et rurales, les forces de défense, etc.) ainsi que tous les partis politiques y compris le régime sortant malgré les abus dont il s’est rendu coupable. Cette forme de transition n’est certainement pas pour maintenant car, il y a d’abord un travail titanesque à faire au vu de la sédimentation des différents concepts logés dans le subconscient de chacun de nous. Ce travail consiste à amener toute la population, du moins une très grande partie, à travers les partis politiques de l’opposition (qui n’ont à priori aucune chance d’arriver au pouvoir, justement à cause du système), une partie des militants du parti au pouvoir (les patriotes), la société civile, les religieux, les chefs traditionnels, la jeunesse, les forces de défense, les élites etc… à épouser l’idée de rupture avec l’existant.

Nando Dapa   : Avez-vous un exemple ?  

Nous avons un exemple sous les yeux avec la prochaine élection du Président de la fédération ivoirienne de football. Tous les observateurs attentifs de ce sport ou presque sont persuadés que le candidat Drogba Tébily Didier peut apporter le véritable changement tant souhaité et pourtant ce sont ceux- la mêmes qui pourraient bénéficier de ce changement qui acceptent d’être utilisés pour combattre leurs propre intérêts à travers les obstacles auxquels doit faire face ce candidat. N’est-ce pas ce changement qualitatif qu’ils attendent et qui les amène à critiquer le fonctionnement de la FIF depuis des décennies ? Et pourtant. . ! C’est ce paradoxe que doit pouvoir comprendre ces spécimens ou ces hommes de mission. Qu’ils ne se leurrent pas. Rien ne sera facile pour eux. Tout sera fait pour les humilier et les décourager. Ils doivent s’armer de patience et travailler de sorte à isoler à terme ce groupuscule qui à coup sûr tombera le moment venu et qui tient malheureusement en otage les acteurs de ce sport, comme les partis politiques le font avec le peuple.

Nando Dapa  : Parlant de sport, est-ce à dire que vous êtes pour que Drogba remporte l’élection de la FIF ?

Notre souhait est que Drogba soit élu pour une véritable rupture présumée source de bonheur des acteurs de ce sport afin de rehausser l’image de marque de notre pays. Par contre, si cela devait se passer autrement, qu’il comprenne que, toute grande œuvre exige de ses auteurs, de la détermination, de la persévérance basées sur la passion qui les caractérisent et les amènent à ne rien lâcher jusqu’à l’accomplissement de la mission.

Que retenir pour terminer sur tous ces cas que vous venez de développer ?

Pour conclure, je dirai que si, certains hommes politiques pensent pouvoir apporter un véritable changement en étant au sein des partis politique qui ont contribué à mettre en place le système ou s’en accommodent parce qu’ils y tirent des profits matériels, je suis de ceux qui soutiennent que, l’on ne peut pas faire du neuf( changement en profondeur) tout en acceptant de profiter de l’existant ou tout simplement parce qu’on est frustré d’avoir perdu ses privilèges.   Non, ce n’est pas possible ! Pour moi, ces personnes sont des imposteurs. On ne se met pas en mission pour une rupture avec l’existant, cette mission s’impose à ceux qui ont atteint un degré d’élévation spirituelle au point d’avoir compris que, bien que le matériel soit important, il importe peu. Dès lors, ils acquièrent les qualités d’incorruptible, de tolérant dans la rigueur et dans la méthode. A partir de ce moment, devenus des hommes habitées par la sagesse, ils deviennent des croix de distribution de richesses au profit de leurs semblables qui en ont le plus besoin et qui, de par leur effort personnel aspirent à un changement dans leur vie et dans celle de leur famille. Ce mouvement n’est pas exclusif et n’est pas destiné à porter un parti au pouvoir. Il a pour objectif de crée un nouveau type de contrat social qui balisera les modes d’accession au pouvoir d’état et de sa gestion en vue de garantir une paix durable et la prospérité. I créera un cadre où règnera le droit positif et fera reculer la tentation d’avoir recours au droit naturel tiré de notre état de nature.

Seul, un électron libre peut arriver à le réaliser et non dans le cadre d’un parti politique. Voici pourquoi, il placera son mandat sous le sceau de la transition où, il ne pourra que travailler avec tous et disparaitra au profit d’un jeu véritablement démocratique dont les bases auront été jeté au préalable par tous, et protégé par des gardiens pour ne pas que le parti politique qui arrivera au pouvoir par la suite veuille briser à son profit ce que, tous ont convenu et construit. Telle est ma vision.

 

Nando Dapa  : Que pensez-vous de la situation actuelle du Mali?

 

Elle fait suite à la prise de conscience d’une situation qu’une partie du peuple juge anormale et s’octroie la mission d’y apporter une ou la solution. Les orateurs de ce que j’assimile pour le moment à une révolte populaire (L’IMANDICKO, KHAOU, MOUNTAGA et autres) veulent-ils que l’armée leur arrache le peu d’acquis qu’ils viennent d’obtenir, à l’image du guépard qui après avoir piqué un sprint à près de 150km/h sur une bonne distance se voit contraint d’abandonner son butin à une meute d’hyènes ?

Qu’ils se souviennent des cas du Burkina-Faso, du Soudan, de L’Algérie ou de la Tunisie où les populations ont l’impression aujourd’hui d’avoir changé un cheval borne par un cheval aveugle. Les orateurs de la révolte populaire du Mali se plaignent de ce que, ayant fait appel à l’état de nature à travers l’usage quasi permanente du droit naturel, le président IBRAHIM BOUBACAR KEITA (IBK) a fini par détruire, par rompre le contrat social. Faisant également appel à ce même droit naturel, les orateurs de la révolte populaire du Mali sont arrivés à rétablir une sorte d’équilibre des forces qui a permis d’obtenir des acquis.

Je crains par ailleurs qu’ils les perdent si la situation ne se normalise pas très rapidement. Elle nécessitera à un moment donnée l’intervention de l’armée à travers un coup d’état militaire à moins qu’elle souhaite aux maliens, une situation comparable à celle de la Somalie.

En cas d’intervention de l’armée, les militaires finiront par les avoir à l’usure et leur imposeront à travers leur propre agenda caché et à travers l’organisation d’une élection de sortie de crise, au profit des gens tapis dans la partie invisible que comporte tout coup d’état militaire qui en réalité auront l’effectivité du pouvoir transitoire. Ces gens auront sous leur contrôle tout le processus électoral de sortie de crise afin de parvenir au pouvoir d’état.

Que ces orateurs comprennent également que la voie des urnes comme mode d’accès au pouvoir d’état est de nos jours universelle. Nous avons la preuve avec les élections de sortie de crises qui mettent fin à toute sorte de transition, qu’elle soit militaire, civile ou mixte, expression de la victoire de l’état de droit sur l’état de nature et partant, du droit artificiel sur le droit naturel.

J’interroge tout le monde. Que valent trois ou deux années (le reste du temps à courir pour la fin du mandat d’IBK) dans la vie d’un pays ? Si vous voulez que vaillent trois ou deux années perdues dans la vie d’un homme qui se met en mission pour sauver son pays? Pour moi, lorsqu’on est en mission pour son pays, on est habité par certaines vertus dont le désintéressement absolu qui est le début de la sagesse. A ce titre, aucun sacrifice n’est de trop. Qu’ils se regardent dans une glace pour répondre à cette question. Chacun de ces orateurs n’a t-il pas un agenda propre à lui pour conquérir le pouvoir d’état? Sont-ils unanimes sur la conduite à tenir après le départ d’IBK? Ça c’est moins sûr à cause de la duplicité que nos hommes politiques incarnent, qui font que les alliances politiques sont obtenues le plus souvent sur la base d’un manque de sincérité. Alors, s’ils estiment que leur lutte, est pour un Mali vertueux, indépendant, qu’ils ne considèrent pas ces trois ou deux années comme du temps perdu, qu’ils ne considèrent pas ces morts comme un passif. Bien au contraire, ils doivent mettre à profit cette période pour aplanir tous les problèmes internes car, je suis persuadé qu’il y en a. Amener tout le peuple du Mali sans exclusion, y compris le camp IBK à adhérer à leur vision à travers des rencontres d’explication.

Nando Dapa  : Comment ça ?

Chercher à obtenir le consensus dans leur diversité autour de quelqu’un, tout en ayant à l’esprit ces morts qu’ils doivent capitaliser au titre d’une énergie supplémentaire pour l’union du peuple malien. Que ces  orateurs comprennent qu’ils ont à travers le partage du pouvoir proposé par la CEDEAO, une chance unique de greffer les modèles importés sur le tronc de la culture malienne et la marquer des sceaux de l’originalité, si telle est la volonté du peuple malien et non, de la considérer comme un simple partage du pouvoir (ce serait faire un jugement superficiel). N’est-ce pas à l’homme de faire de sa femme ce qu’il souhaite en la mettant dans les conditions que cela exige ? Alors, saisissez cette opportunité et transformez la pour atteindre à terme vos objectifs.

Dans ce cas, que ces orateurs sachent que les africains les observent et qu’ils considèrent le Mali en ce moment comme un laboratoire. Ils ne doivent pas décevoir. Qu’ils ne rejettent pas la main tendue des émissaires de la CEDEAO et  des cinq présidents qui les ont rencontrés. Cette main tendue est la main de toute l’AFRIQUE. Tout peut s’obtenir dans le cadre de l’état de droit lorsqu’on a le peuple avec soi, tout comme, rien n’est définitivement acquis dans l’état de nature.

Fin de la quatrième partie, réalisée par Nando Dapa

 

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