Décès de Mgr Pierre-Marie Coty/ L’acte historique de l’évêque en faveur de la Côte d’Ivoire

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Mgr Pierre Marie Coty, évêque émérite de Daloa, décédé dans sa 93e année

unite.ci, Abidjan le 18 juillet 2020 : La conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire a annoncé le décès, vendredi 17 juillet, de Mgr Pierre Marie Coty, évêque émérite de Daloa. Décédé dans sa 93e année, cet évêque est aussi l’auteur des paroles de « l’Abidjanaise » l’hymne national ivoirien.

« Mgr Ignace Bessi Dogbo, président de la conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire, l’union fraternelle du clergé ivoirien (Ufraci), ont la profonde douleur d’annoncer dans l’espérance de la résurrection le décès de son excellence Mgr Pierre Marie Coty, évêque émérite de Daloa » a annoncé, samedi 18 juillet, dans un communiqué, le secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire (Cecci).

Né le 1er Janvier 1927, il fut ordonné prêtre le 19 juillet 1955, et nommé évêque de Daloa le 20 novembre 1975 par le pape Paul VI. Mgr Pierre Marie Coty assumera sa charge d’évêque jusqu’au 22 mars 2005.

Décédé à l’âge de 93 ans, l’évêque émérite de Daloa, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire était aussi le parolier de « l’Abidjanaise » l’hymne national de la République de Côte d’Ivoire pour laquelle il a été décoré, en 2013, « Commandeur de l’ordre national ».

En 2018, lors d’un entretien avec La Croix Africa, il racontait l’histoire de l’hymne national du pays dont la composition est emplie de mystères. « C’était un concours national lancé pour la composition de l’hymne, parce que le pays s’apprêtait à être indépendant, dans deux ans, (1958, NDLR). Dans nos études ecclésiastiques, on nous disait qu’on devait s’éloigner de la politique. Donc nous ne nous sentions pas concernés par ce concours », expliqua Mgr Coty.

« Il m’a sollicité pour écrire les paroles »

Mais sur instruction du président Félix Houphouët-Boigny, le clergé participe à ce concours national. Ainsi, de jeunes prêtres tels que Michel Pango, Pierre-Marie Coty et Marcel Eboyi s’y mettent ainsi que des laïcs comme Mathieu Ekra, député de Bonoua, et un Français du nom de Sarbonne.

« À l’époque, le Père Pango était le plus grand musicien du clergé ivoirien », racontait Mgr Coty. « Il m’a informé que le député Assouan lui a demandé de composer une musique pour l’hymne national. Il m’a également sollicité pour que j’écrive les paroles. Je lui ai demandé de jouer cinq fois la partition de l’hymne sur l’harmonium de la chapelle du grand séminaire d’Anyama », poursuit-il. Le jeune Père Coty, professeur de latin et de français au petit séminaire de Bingerville, passe une journée à rédiger les paroles de l’hymne national. « Lorsque Pango a fait la musique et moi les paroles de l’hymne national, nous les avons remises au député Usher Assouan pour qu’il les transmette au jury du concours », affirme-t-il.

Dans la ferveur de l’indépendance des pays africains, en 1960, les hymnes nationaux de plusieurs comme le Burkina Faso, le Bénin et le Sénégal avaient déjà été composés par des prêtres.

« Mes paroles plagiées par Ekra »

« Un candidat du concours, Mathieu Ekra, a modifié une partie des paroles que j’ai proposées pour l’hymne ivoirien et s’en est arrogé la paternité. Pendant longtemps, il a été dit que la musique était du Père Pango et les paroles de Mathieu Ekra avec la collaboration de Joachim Boni et de l’abbé Coty, regrette l’évêque émérite. Ayant appris cela, nous avons saisi le gouvernement Houphouët-Boigny qui n’a pas voulu nous entendre. Nous avons donc laissé cette histoire. »

Finalement, l’évêque obtiendra gain de cause. Avant d’être décoré, en 2013, « Commandeur de l’ordre national, pour avoir écrit les paroles de l’hymne national de la Côte d’Ivoire ».

La Croix Africa

 

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