INTERVIEW EXCLUSIVE / Côte d’Ioire : Honorable Francis Desclers, candidat PDCI aux législatives 2021 à Guitry :« Si l’on respecte les normes démocratiques tout va bien se passer »

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Unite.ci : Alors que la Côte d’Ivoire s’apprête à aller aux urnes pour les législatives, nous avons rencontré l’Honorable Francis Desclercs. Membre influent du PDCI, il est candidat pour la circonscription de Guitry. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il nous a dévoilé un pan de sa vie et  de son parcours politique. Rencontre avec une personnalité singulière à casquette multiple qui en sait long sur le microcosme politique ivoirien depuis l’éclosion du multipartisme. 

Honorable Francis Desclers, candidat PDCI aux législatives 2021 à Guitry :« Si l’on respecte les normes démocratiques tout va bien se passer »

Qui est l’Honorable Francis Desclercs ?

Je suis né le 5 juillet 1944 à Divo d’un père français. C’était Raymond Desclercs. Il était Agronome.  Ma  mère était ivoirienne et  Gouro d’Oumé. J’étais Expert-Comptable. J’ai été député de 1990 à 1995 puis de 2000 à 2016. J’étais Questeur à l’Assemblée Nationale et je suis Président d’Honneur des Experts-Comptables de Côte d’Ivoire. J’ai fait mes études d’Expertise Comptable à Grenoble.

Votre père a été Président de la Chambre d’Agriculture de 1946 à 1966. Il a été Député  de Bouaflé et, trois  ans après, il a été nommé Conseiller Economique et Social jusqu’en 1970 année de son décès. Devenir Député était-il, pour vous, une manière de marcher sur les traces de votre père ?

Mon père avait une relation d’amitié avec le président Auguste Denise et le Président Houphouët Boigny. C’est de cette amitié qu’il est devenu Député sachant qu’à une certaine époque c’est le Président de la République qui désignait lui-même les Députés. Quant à moi, je ne savais pas qu’un jour j’allais faire de la politique. Rentré au pays, en tant qu’Expert-Comptable, j’ai été embauché à la SODEPALM et nommé Directeur Financier du groupe des 3 sociétés que formaient Sodepalm, Palmivoire, Palmindustrie. J’ai toujours eu envie d’aider les gens de ma région (Guitry). Ayant constaté que les paysans étaient grugés par les acheteurs de produits, j’avais décidé de les aider dans la création de coopératives. Grâce au succès de ces coopératives, je me suis fait connaître dans toute la région. En 1990, en pleine effervescence du multipartisme, le PDCI cherchait un candidat pour remplacer Gilles Laubhouet anciennement ministre du développement rural qui avait été remercié lors d’un remaniement ministériel. Nous avons tenu une grande réunion à Guitry. Malgré le fait que la majorité des villageois étaient FPI, le choix s’est porté sur moi au motif que je les avais beaucoup aidés lorsqu’ils étaient dans le besoin. Aussi, quoique la région fût devenue un bastion du FPI, j’ai été élu avec un suffrage de 8.000 voix. Le candidat du FPI a eu 3000 voix. Le candidat indépendant a recueilli 1000 voix. C’était en 1990, et j’étais élu Député pour la première fois.

En 1995, vous n’avez pas été réélu. Parlez-nous de cet épisode.

Vous faites bien de me poser la question. Cette année, en effet, comme cela se passe souvent en politique certaines voix se sont élevées pour me dénigrer. « Celui-là n’est pas Dida. Il est seulement né ici. Son père est Blanc. On ne comprend pas pourquoi c’est lui qui est député de Guitry », pouvait –on entendre. Je n’ai pas réagi.

Après le coup d’Etat de 1999 et les élections de 2000, la population quasiment unanime, est venue vous solliciter à nouveau. Quel est votre secret ?

Mes détracteurs d’hier avaient ignoré une chose. Ce qu’ils ne savaient pas c’est qu’avec les coopératives que j’ai aidées à mettre en place, j’avais établi des rapports personnels avec les paysans. Et comme je parlais le baoulé pour avoir été élevé par une des femmes de mon père qui était baoulé, j’avais un contact direct avec eux, une proximité qui explique qu’ils me faisaient confiance. Par ailleurs, ayant fait l’école primaire Satigui  Sangaré à Adjamé, je parle couramment le dioula. Ma mère étant Gouro, je parle aussi le Gouro.   Autant d’atouts qui m’ont permis d’être réélu à la demande importante des électeurs et compatriotes reconnaissants entre autres pour tout ce que j’ai pu faire pour eux.

En 2016, vous n’avez pas été réélu, à cause d’un imbroglio ou une confusion politique au sein du RHDP. Cinq ans après vous revenez sous la bannière du PDCI.

Concernant 2016, je ne voudrais pas faire de commentaire sur la façon dont les choses se sont déroulées. Je suis un homme pacifique. Celle qui a été élue, est une femme que j’ai vue naître et dont le grand-père m’avait donné son onction pour que j’entre en politique. Elle a été déclarée gagnante et je me suis retiré tranquillement dans les campements de mon père sans objecter. Mais Dieu seul sait ce qui s’est passé en réalité. Cette année, comme nous nous sommes retirés du RHDP, je me présente sous la bannière de ma famille politique originelle, le PDCI.

Dans la perspective de votre réélection, que compter vous apporter de nouveau à la région et quels sont les sujets prioritaires que vous allez défendre à l’Assemblée nationale pour Guitry ?

Il y a beaucoup de choses à faire. Nous avons certes eu la chance de voir l’axe Divo-Guitry et Guitry-Yocoboué bitumé, mais il y a d’autres problèmes tels que l’adduction en eau, l’électrification, des écoles à construire. Il y a beaucoup d’investissement à faire. Madame le Député-Maire n’a pas tout réglé. Les paysans ont aussi un gros problème avec le prix du cacao fixé à 1000Fcfa.

Que pensez-vous la probabilité de la création d’une université agronomique à Guitry ou comment voyez-vous le futur de l’enseignement agronomique à Guitry ?

Une université est toujours la bienvenue car elle offre une grande ouverture au pays. Elle permet aux jeunes de se former. Toutefois, il ne faut pas créer des universités ou des structures de formation pour le simple plaisir de les créer. Elles doivent permettre l’insertion des jeunes et la création d’emplois. En somme, il ne faut pas fabriquer des chômeurs.

Que pensez-vous de la coalition PDCI-FPI ?

Je suis tout à fait d’accord avec la vision du président Bédié. J’approuve le fait que le PDCI se soit retiré du RHDP.

Quel est votre regard sur le déroulement des prochaines législatives ?

Je voudrais que les élections soient transparentes. Si l’on respecte les normes démocratiques tout va bien se passer.

Lorsque vous ne parlez pas de politique, quels sont vos hobbies ?

J’aime aller à la pêche à Kouta.

 

Entretien réalisé par Delphine Bongo

 

 

 

 

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