Côte d’Ivoire : Interview Exclusive/ Dr Aboua Gustave (DG du Développement Durable, membre du Conseil Politique du RHDP et Directeur régional associé de campagne) : »la population doit s’approprier les vertus du développement Durable »

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unite.ci, Abidjan le 18 décembre 2020 : La lutte contre le changement climatique à travers l’accord de Paris dont la Côte d’Ivoire à l’instar de plusieurs pays du monde est signataire, la situation socio-politique dans son pays et le nouveau mandat du Président de la République Alassane Ouattara sont entre –autres préoccupations auxquelles le Dr Gustave Aboua Directeur Général du Développement Durable par ailleurs membre du Conseil politique du RHDP et Directeur de campagne associé de la région de la Mé a accepté de répondre à travers cette interview-vérité.

Dr Gustave Aboua, vous êtes le Directeur général du Développement Drable. Comment peut-on définir la notion du développement durable ?

 

Ça se définit simplement comme étant la satisfaction des besoins tout en pensant à demain. Il ne faut pas détruire la base qui nous permet de satisfaire nos besoins et laisser un héritage compromettant à nos enfants et à nos petits-enfants. En clair, il s’agit de satisfaire ses besoins sans compromettre la capacité de produire à nos enfants et nos petits-enfants.

 

La Côte d’Ivoire fait partie des pays qui ont ratifié l’accord de Paris. Est-ce par contrainte, par mimétisme ou par nécessité ?

 

(Rire), non, je pense que c’est par nécessité. Pour rappel, le Président de la République SEM Alassane Ouattara a dit que la Côte d’Ivoire va remplir ses engagements vis-à-vis de la lutte contre le changement climatique. L’accord de Paris est un outil fondamental pour lutter contre le changement climatique. Donc, je pense que le Président veut être un modèle en la matière. Pour cela tous les accords signés par rapport à l’accord de Paris seront intégralement respectés de sorte que la Côte d’Ivoire puisse atteindre son objectif qui est de moins de 28 % d’émission de gaz à effet de serre d’ici 2030.

Depuis son adoption en 1992 au sommet de la terre à Rio de Janeiro, peut-on vraiment affirmer que la dynamique de Développement Durable est engagée ? Si oui, quel est son impact sur la société, sur l’environnement et surtout quel pourrait être son influence sur l’avenir de la planète ?

La dynamique est engagée et au niveau institutionnel, il y a eu la création de plusieurs départements en charge de la promotion du Développement Durable en l’occurrence la Direction générale du Développement Durable. Également, en 2014, il y a eu la loi d’orientation sur le Développement Durable qui a été prise. Aussi, beaucoup de décrets dans ce sens ont été signés. On peut donc dire qu’il y a une bonne dynamique institutionnelle et juridique. Au niveau du changement des mentalités, des efforts ont été faits avec l’implication de tous les acteurs dont le secteur privé, le secteur public et la société civile. Cela a été étendu dans les régions avec la contribution des collectivités décentralisées.

 

A ce jour, plusieurs autres pays n’ont pas encore ratifié l’accord de Paris. N’est-ce pas une menace et un obstacle à l’atteinte des objectifs du DD ?

 

Cela allait être une menace, je dirais même une contrainte car l’accord de Paris est un instrument universel que tous les pays doivent s’approprier. Avec l’élection du nouveau Président des Etats Unis John Biden, nous avons une lueur d’espoir. Cela va remettre en selle les USA dans la lutte contre le changement climatique. Nous avons l’espoir qu’ils vont revenir dans l’accord de Paris. C’est vrai qu’il y a eu des craintes avec le retrait souhaité par le Président Donald Trump. Avec le changement de régime, en janvier après sa prise de fonction le nouveau Président John Biden va amener les Etats Unis dans le multilatéralisme. Nous avons donc plein d’espoir que les ambitions des uns et des autres vont être atteintes. L’union Européenne lors d’une récente rencontre a pris la décision d’avoir une économie décarbonée d’ici 25 ans. C’est dire que déjà les espoirs pointent à l’horizon.

 

 

S’agissant de la stratégie nationale ici en Côte d’Ivoire, quelles sont les grands axes et faites-nous un bilan à mi-parcours et vos objectifs à l’horizon 2030

 

En 2011, nous avons eu la première stratégie. De 2011 à 2020 c’est-à-dire 9 ans après, il y a beaucoup d’acquis. Aujourd’hui le citoyen lambda connait ce que c’est que le Développement Durable grâce à nos efforts de sensibilisation et par la traduction du concept du Développement Durable en langues locales. Grâce aux actions du Président de la République aujourd’hui la plupart des ministères sont pourvus de comité de Développement Durable. Aujourd’hui, on a une convention avec le secteur privé pour promouvoir le Développement Durable dans les entreprises à travers ce qu’on appelle la responsabilité sociétale. Je pense donc que le mouvement est lancé et il appartient au ministère de l’environnement et du développement Durable de suivre le dynamisme et d’accompagner les acteurs pour que d’ici 20 ans nous ayons une bonne masse critique de la population s’approprier les vertus du développement Durable.

 

La notion des Odd semble trop élitique au point que certains estiment que c’est une affaire de gouvernement, de cadres, d’intellectuels. Qu’en dites-vous ?

Les Odd sont l’affaire de tout le monde. Dans son processus de développement, toutes les parties prenantes ont été conviées à l’élaboration dès le début du processus en Côte d’Ivoire. Il y a eu des réunions avec la société civile, le privé, des réunions qui se sont tenues même au Conseil économique, social, environnemental et culturel, où tous les acteurs, même les syndicats ont participé à l’élaboration des Odd, qui ont été adoptés en 2015 à New York. Ce n’est donc pas une affaire du Gouvernement. Les 17 Odd doivent être adoptés par les parties prenantes de Côte d’Ivoire et surtout nous devons faire l’effort d’accompagner ces parties à son appropriation. On a eu comme acquis fondamental des Odd, la présentation du Rapport national volontaire en juillet 2019 à New York. Il a été très apprécié et a hissé la Côte d’Ivoire sur la bonne marche en matière de la mise en marche du développement durable au niveau national. Donc, nous continuons cet effort de formation et de sensibilisation, pour que le citoyen lambda et toutes les régions du pays soient pourvus du Rapport volontaire, de l’agenda 21 comme on l’appelle. Aussi, les collectivités locales doivent élaborer leur profil environnemental à travers cet agenda. Les citoyens doivent connaître la charte de la mise en œuvre des 17 Odd et surtout les agendas 2030 des Nations Unis et 2063 de l’Union africaine, qui est une version simplifiée de celle de l’Onu.

Parlons de la situation socio-politique du pays. Car en plus d’être un agent de développement, vous êtes un homme politique.

Nous l’avons dit avant l’échéance électorale au cours de l’une de nos interviews, que la Constitution n’interdisait pas un troisième mandat au président de la République. Puisqu’elle était muette là-dessus. Il y a eu des interprétations un peu partout. Finalement, nous avons eu raison. En tout cas à la lecture de notre Constitution, il n’y avait point interdiction. Il y avait juste ce que le président a dit. C’est à dire le premier mandat de la 3ème République. Nous saluons à cet effet sa brillante réélection avec 94%. Ce qui nous réjouit et nous fait savoir que c’est l’homme qu’il faut pour une Côte d’Ivoire solidaire. Parce qu’il a déjà posé des jalons pour l’émergence de notre pays. Il faut donc poursuivre dans cette lancée, pour que le pays sorte du lot des pays en voie de développement, qu’il puisse être attitré comme pays émergent, dont la classe moyenne est suffisamment développée et aussi un pays qui s’assoit sur les 3 piliers du développement durable.

Quels sont vos rapports avec le parti au pouvoir ?

Je suis membre du Conseil politique, un acteur clé de ce parti. Donc nous n’avons pas de problèmes et prenons les résolutions de façon consensuelle. Je suis comptable de tous les acquis du Rhdp et suis un élément fondamental pour sa bonne marche, à telle enseigne que je suis convié à des réunions politiques de ce parti, pour prendre des décisions quand il faut et au moment où il faut.

En votre qualité de directeur politique et directeur de campagne associé de la Mé, nul doute que vous avez pris une part active dans la dernière présidentielle. Pourriez-vous faire un récapitulatif des activités dans votre région. Quels sont vos sentiments à l’issue de ce processus ?

J’ai été à l’œuvre dès le lancement du processus électoral. J’ai même parcouru toute la région, j’ai chanté avec les femmes. Ce sont à vrai dire les actrices principales de cette élection. J’ai même chanté avec elles l’hymne d’Alassane Ouattara à Alépé. Les photos et films témoignent des faits. Il est  vrai, le vote a été perturbé dans certains départements, mais au finish, nous avons vu que les femmes, jeunes et hommes ont voté. Nous déplorons les actions négatives de l’opposition, mais il fallait s’attendre à cela dans le processus électoral. En tout cas, tout s’est bien déroulé et le résultat parle de lui-même, à travers la brillante réélection de notre cher président Alassane Ouattara.

Il nous revient de façon récurrente que les partenaire du RDR au saint du RHDP n’auraient pas jué franc jeu . Qu’en est-il exactement ?

Malheureusement c’est le constat amer que nous les militants RDR à la base avons constaté. Mais nous pensons que la haute direction du RHDP ayant été saisie prendra les dispositions idoines pour éviter que cette attitude nous porte préjudice à l’avenir.

Le président Ouattara va conduire la destinée du pays pour 5 autres années. Croyez-vous en ses chances de succès, surtout avec l’opposition qui se montre menaçante ?

L’adage dit que le chien aboie, la caravane passe. On ne peut pas faire de consensus surtout en politique. Si le président a la majorité avec lui, je pense qu’il peut atteindre facilement ses objectifs et mettre en œuvre son programme pour une Côte d’Ivoire solidaire. Et je pense qu’il a été élu pour ça. Quels que soient les aboiements ou cris de guerre de l’opposition, je pense qu’allègrement les 5 années vont lui permettre d’atteindre ses objectifs pour une Côte d’Ivoire réconciliée avec toutes ses composantes, une Côte d’Ivoire unie et forte, avec une bonne image à l’extérieur.

La Côte d’Ivoire est en plein développement de la Convention de Minamata sur le mercure. Quelles sont les actions émises par le pays à ce jour ?

Nous disons merci au président de la République d’avoir ratifié cette convention, qui est une interdiction du mercure, dans l’exploitation de nos ressources naturelles. Juste après la ratification, beaucoup de projets ont été mis en œuvre. Pas plus tard que le 11 décembre 2020, nous étions avec les amis des pays voisins comme la Guinée et le Niger pour présenter leur plan d’action nationale de l’élimination du mercure dans l’orpaillage. Et nous sommes convenus que la Côte d’Ivoire va élaborer bientôt son plan d’action. Je pense qu’avec un effort de sensibilisation des orpailleurs, un effort de collaboration, parce que ce sont des partenaires, nous n’allons plus utiliser l’opération coup de poing qui fait d’ailleurs beaucoup de dégâts, comme vous le savez sur le plan humain qu’environnemental. Nous allons les considérer comme des partenaires et restaurer au besoin tout ce qui a été détruit au niveau de l’environnement. C’est-à-dire, contribuer à l’amélioration des conditions environnementales, payer pour la pollution qu’ils ont fait subir à l’environnement, leur imposer le principe pollueur-payeur. C’est-à-dire qu’en tant que responsables de la dégradation de l’environnement, ils sont obligés de le restaurer à travers aussi la création d’emplois pour les jeunes dans les communautés locales.

Le parc national du Banco régule la vie du grand Abidjan. La floraison des usines à proximité, ne va-t-elle pas finir par l’asphyxier avec l’émission d’importantes quantités de gaz carbonique ?

Vous connaissez le rôle de la forêt, c’est l’absorption des Co2. Donc, çà encourage aussi à avoir une bonne qualité de l’air. Nous ne croyons pas, parce que nous avons vu que l’installation de Ci-béton et Abeille béton, qui sont autour du parc du Banco, découle d’études environnementales. Elles sont dotées de systèmes de mécanisme anti-pollution. Donc, nous voyons à l’extérieur ce qui se passe. Je pense qu’avec les études d’impacts menées, ces structures disposent de plan de gestion environnementale, qui permettent de sauvegarder l’environnement et surtout de freiner un tant soit peu l’émanation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Les dispositions sont prises à notre niveau pour ne pas que la forêt du Banco soit asphyxiée.

Pour votre mot de fin, que conseillez-vous au Gouvernement pour le respect des engagements de la Côte d’Ivoire vis-à-vis des Odd ?

Nous avons une chance inouïe d’avoir notre président de la République qui est membre de la Commission Odd au niveau de l’Afrique, basée à Kigali. Cela nous honore à plus d’un titre. Parce que quand vous avez un président à la tête d’une telle commission, la Côte d’Ivoire ne peut pas s’empêcher d’être la locomotive pour la mise en œuvre des Odd. Nous sommes d’autant plus réconfortés, parce que le président de la République nous donne tous les moyens pour que le citoyen lambda puisse savoir de quoi on parle quand on fait allusion aux Odd ; aussi de s’approprier les 17 Odd et de les mettre en pratique dans sa vie quotidienne. Nous fondons un espoir avec la reconduction du président de la République. Nous nous disons que pour l’agenda 2030, nous allons atteindre un bon objectif. Déjà en termes de transition énergétique, notre stratégie énergétique va se doter d’une liste énergétique de 42% avec les énergies renouvelables. Ce qui est un pas de plus avec la construction des centrales solaires et l’abandon des centrales à charbon. Le pays est sur la bonne pente et nous serons un meilleur élève en ce qui concerne la lutte contre le changement climatique.  Egalement nous pourrons atteindre nos objectifs fixés dans la contribution nationale déterminée volontairement.

Merci Monsieur le Directeur général.

C’est moi qui vous remercie

Réalisée par: PAN

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